Toulouse. 48 heures de grève : la Coordination contre l'austérité poursuit la mobilisation

Toulouse. 48 heures de grève : la Coordination contre l'austérité poursuit la mobilisation


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Les 13 et 14 mai, à Toulouse, les travailleurs des secteurs de la fonction publique et de la culture se sont mis en grève contre les coupes budgétaires. Après la réussite de la mobilisation


du 27 mars dernier, qui avait réuni autour d’un appel un front large de 56 organisations politiques, syndicales et associatives et rassemblé plus de 1000 personnes sous les fenêtres de


Moudenc, la coordination contre l’austérité a appelé à durcir le rapport de force face à sa politique austéritaire destinée à faire payer la crise aux travailleurs. Au programme de ces deux


jours de lutte : manifestation, conférence de presse et rassemblement unitaire.


Ces deux journées de grève et d’action ont permis de consolider la lutte unitaire de plusieurs syndicats et associations de travailleurs de la Mairie, du Conseil Départemental, du social, de


la culture ou encore des Beaux-arts dans la coordination contre l’austérité, impulsée à l’initiative de la lutte des bibliothèques, qui a débuté en décembre dernier.


Alors que la politique austéritaire s’approfondit depuis le tournant militariste du gouvernement, la coordination tenait à mettre en avant le lien indissociable entre la lutte contre


l’austérité et la lutte contre la militarisation. Dans la manifestation pour la défense des services publics, mardi 13 mai, un cortège de plus d’une centaine de travailleurs de la


coordination a donc été organisé avec une banderole contre « l’austérité, la militarisation, Moudenc, Macron et leur monde ! », en appelant à se mobiliser pour défendre les missions de


service public. 


A Toulouse, à l’occasion de la mobilisation nationale dans la Fonction publique, la Coordination contre l’austérité forme un cortège « Contre l’austérité et la militarisation, Moudenc,


Macron et leur monde » pic.twitter.com/WZRc4KNzjQ


Mercredi, la coordination a organisé une conférence de presse pour dénoncer les attaques austéritaires dans les différents secteurs. A la tribune, des représentants de l’Ecole des


Beaux-Arts, des bibliothèques, du collectif inter-associatif Job, de Culture en lutte 31, du Conseil départemental ou du secteur médico-social, se sont succédés pour détailler l’ampleur de


l’offensive. Les intervenants ont insisté sur « l’écosystème » de secteurs qui sont interdépendants et travaillent ensemble, et donc les « conséquences en cascade » que l’austérité entraîne


dans chaque secteur. Ils ont également pointé les « choix politiques » de Moudenc pour la mairie et la métropole, ou Vincini pour le Conseil départemental, qui sacrifient des services de


proximité et privilégient un modèle élitiste, au détriment des plus précaires, notamment dans les quartiers populaires.


D’autre part, les porte-parole de la coordination ont mis en avant les premières victoires partielles. En effet, la lutte a permis d’arracher un recul dans les plans de Moudenc qui a été


obligé de réduire l’ampleur des coupes budgétaires sur le secteur associatif, de 40 à 20%. De même, les coupes de 65% initialement prévues contre les centres culturels municipaux seraient


désormais autour de 30%. Un signe que la mobilisation paie et qui appelle à la poursuivre.


Enfin, les différents intervenants ont inscrit leur lutte dans le contexte national de réarmement du pays et de l’augmentation du budget de la défense. Comme l’a expliqué Léo, agent des


bibliothèques et syndiqué à la CGT Mairie Toulouse : « Notre mobilisation est liée à la situation nationale. Il y a un tournant dans l’augmentation du budget de la défense qui va se faire au


détriment des services publics. »


« Notre mobilisation est liée à la situation nationale. Il y a un tournant dans l’augmentation du budget de la défense qui va se faire au détriment des services publics » Léo, CGT Mairie


Toulouse pic.twitter.com/7GFLwagTrU


Suite à la conférence de presse, les différents secteurs de la coordination se sont réunis dans un rassemblement contre l’austérité, devant la mairie. Revendiquant la force de la


mobilisation des bibliothèques qui a réussi à devenir le fer de lance de la convergence entre les différents secteurs, Léo a défendu ce travail préparatoire pour la suite : « On a construit


une lutte unitaire sur la ville, c’est un acquis pour faire face aux attaques austéritaires brutales prévues par le gouvernement au nom de la militarisation. »


Aux côtés des travailleurs du public, on pouvait retrouver les ingénieurs de la CGT Magellium-Artal, eux-mêmes en lutte contre un cas de répression syndicale, dans le contexte du rachat de


l’entreprise par un fonds d’investissement orienté défense. Vanessa, travailleuse chez Magellium, a défendu la solidarité entre tous les travailleurs : « On est solidaire de votre lutte face


au projet guerrier du gouvernement. Face à ça, l’alliance entre le secteur public et privé est essentielle ». 


« On a construit une lutte unitaire sur la ville, c’est un acquis pour faire face aux attaques austéritaires brutales prévues par le gouvernement au nom de la militarisation » Léo, CGT


Mairie Toulouse pic.twitter.com/JDIo66ybsi


Alors que les directions syndicales continuent de s’enfermer dans le « dialogue social » avec le gouvernement et le patronat qui nous promettent des attaques historiques contre les


travailleurs, à l’image de « la cellule de crise » célébrée comme une victoire par Sophie Binet, il devient urgent de construire un rapport de force qui dépasse la stratégie de journées de


grèves isolées limitées à 24 heures. Dans ce sens, les 48 heures de grèves et d’actions de la coordination contre l’austérité à Toulouse ont montré la voie à suivre pour s’opposer au projet


austéritaire du gouvernement et ses relais locaux.