« trouver l'argent » : pouyanné veut l'austérité pour financer la militarisation et le pétrole

« trouver l'argent » : pouyanné veut l'austérité pour financer la militarisation et le pétrole


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« _Pour monter le budget de la défense à 5% du PIB, il va falloir trouver l’argent quelque part !_ », « _il faut avoir le courage de remettre à plat certains budgets sociaux _ ». Dans un


entretien avec _Le Figaro_ publié le 17 avril, Patrick Pouyanné a défendu un programme de guerre sociale, et de guerre tout court. Dans la lignée de Bernard Arnaud, patron de LVMH, qui


affirmait le même jour son admiration pour les politiques anti-ouvrières et de guerre commerciale de Trump, le PDG de TotalEnergies a ainsi expliqué : « _ Bernard Arnault a totalement raison


de critiquer cette fiscalité additionnelle qui pèse sur celui qui investit en France. Les forces vives du pays sont trop taxées. On n’est pas dans un cercle vertueux. Cela bride les


entrepreneurs_ ». Le pétrolier français a accumulé 15,8 milliards de dollars de profits en 2024, après des années de profits records grattés sur la crise énergétique et la hausse des prix


des carburants, tandis que la rémunération de Patrick Pouyanné s’élève en moyenne à 6 millions d’euros par ans, mais cela ne semble pas suffire au patron du géant du pétrole. Pour booster


encore plus ses profits, il entend ainsi s’attaquer à la fiscalité qui écraserait l’entreprise. Un comble alors que, comme le relève l’économiste Maxime Combes, malgré ses 10 milliards de


profits en 2019, le groupe n’a payé aucun impôt en France … Pire : « _Il a même encaissé un chèque de 124 millions d’euros de la part du Trésor public en remboursement d’un trop perçu _ ».


Dure, dure fiscalité qui écrase Patrick Pouyanné … Le patron de la multinationale se fait même le défenseur des thèses libertariennes des Musk, Trump et autres Milei. « _Au fil des années,


un État profond s’est créé en France_ », dénonce audacieusement auprès du Figaro « L’homme qui tutoie les chefs d’État », et reçoit la crème des patrons au cours de « Deux petits déjeuners


et trois dîners par jour », toujours selon le journal conservateur. La mention à « l’Etat profond », dans la bouche du patron polytechnicien qui s’appuie sur les réseaux de la Françafrique,


la complicité de Macron et de l’armée française pour mener la construction du plus long pipeline chauffé du monde et exproprier au passage 100 000 personne, prête à sourire. « _Une large


part de la direction des affaires internationales de Total est menée… par des diplomates ou d’anciens diplomates. Parmi les 300 dirigeants du groupe figurent une trentaine d’ex-hauts


fonctionnaires ayant exercé des fonctions de premier plan, estime l’entreprise elle-même_ », relève _Le Monde_ dans un article de 2024. Ces déclarations s’inscrivent dans tous les cas dans


un programme de guerre sociale contre les travailleurs et les classes populaires. « _Pour monter le budget de la défense à 5% du PIB, il va falloir trouver l’argent quelque part ! Si l’on


considère que la liberté et la souveraineté, et donc avoir les moyens de se défendre, doivent prévaloir sur la solidarité, il faut avoir le courage de remettre à plat certains budgets


sociaux._ » Autrement dit, la course à l’armement annoncée par Macron est l’occasion pour le patronat de faire pression pour obtenir de nouvelles offensives brutales contre la sécurité


sociale, les services publics, les retraites. Mais également l’occasion de se gaver une nouvelle fois. Alors que la guerre en Ukraine a fait les choux gras de Total, qui a profité à plein


régime de la hausse des prix des carburants, le géant du pétrole entend également se gaver grâce au remplissage des stocks stratégiques des armées, et à la panique des différents pays pour


sécuriser des approvisionnements en énergies fossiles dans une période de crise internationale. Une course aux profits et à la militarisation qui se fera également au détriment des


travailleurs du groupe. Début mars, Total annonçait ainsi la suspension de 89 emplois sur le site de la raffinerie de Grandpuits, l’heure étant aux investissements massifs dans le pétrole et


le GNL, plutôt que dans les hypocrites projets de transition énergétique dont se vantait l’entreprise sur le site de Grandpuits. L’heure est également à discipliner les travailleurs pour ne


pas qu’il leur vienne en tête l’idée de s’opposer à leur direction dans cette période charnière. Alors que les patrons comme Pouyanné ont un projet très clair pour l’avenir, entre


destructions sociales et destructions tout court via la préparation de la guerre, les travailleurs ont également besoin d’exprimer un projet politique clair. Celui du refus de se serrer la


ceinture pour les profits de Pouyanné ou d’un autre patron, et du refus de s’embarquer dans la course à la militarisation et les risques pour l’humanité qu’elle implique. C’est de ce projet


qu’il sera question au cours du grand meeting internationaliste contre le militarisme et l’extrême-droite organisé par RP le 24 mai à Paris.