
Royan : la ville idéale de lucile? Le "plan des égouts"
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Originaire de Saint-Palais-sur-Mer, installée à Nantes, Lucile Jousmet se partage entre le graphisme et la peinture. Elle a remporté le concours royannais avec une œuvre étonnante. Sa ville
idéale, à Lucile, ce serait… un plan des égouts. Déconcertant. Mais après tout, toutes les réponses se valent. Et puisque le service municipal Culture et patrimoine de Royan la lui a posée,
Lucile Jousmet s’est empressée d’y répondre, à sa manière. « Quand j’ai appris l’existence du concours, son thème, je n’ai pas réfléchi très longtemps, il fallait que je raconte cette
histoire… » Cette histoire, c’est celle d’une rencontre, « qui date d’une dizaine d’années peut-être, déjà, mais qui m’a marqué. En nous promenant sur une plage, avec mes parents, nous avons
croisé un jeune homme autiste, avec qui nous avons commencé à discuter. Il a une passion un peu singulière pour… le réseau d’évacuation des eaux usées. Il connaît le sujet et le réseau
d’assainissement de Royan par cœur ! Voilà, pour ce jeune homme, par exemple, la ville idéale ressemblerait à un plan des égouts ! » > « Pour Rosa Skop, il était hors de question que je
fasse autre > chose que de l’art » Saint-Palaisienne d’origine, Lucile Jousmet saisit chaque occasion de revenir puiser l’inspiration le long de l’estuaire ou auprès de ses mentors
locaux, dont les artistes Rosa et Robert Skop, auprès de qui alors adolescente, Lucile a pris le temps d’apprendre les bases, les gestes, les règles de composition, de juxtaposition de
couleurs. « À l’âge de 18 ans, il a fallu que je choisisse ma filière. Pour Rosa, il était hors de question que je fasse autre chose que de l’art », sourit la jeune femme. « Mes parents ne
m’ont jamais empêché dans mes choix, mais ils ne me voyaient pas trop emprunter cette voie. Le compromis a été une école d’arts appliqués, à Nantes. » UNE ARTISTE LIBRE Après son cycle de
trois années d’étude, Lucile Jousmet est restée au bord de la Loire, dans « cette ville si riche sur le plan artistique ». Elle a postulé aux Beaux-Arts, mais bien qu’admise, elle a renoncé
à intégrer l’école, « un peu trop axée aujourd’hui, à mon sens, sur le concept plus que sur la pratique ». Lucile, elle, veut joindre le geste à l’idée, qu’importe d’ailleurs le support.
Peintre, elle exerce aussi comme graphiste, « pour vivre », s’adonne aussi volontiers au modelage. À 27 ans, elle revendique la liberté qu’elle s’offre, paradoxalement, en devant aussi
accepter des travaux graphiques. « De toute façon, vivre de mon art à mon âge ne serait pas très réaliste. » La jeune artiste ne s’en formalise pas. Elle est artiste, point. « Professionnel,
amateur, ça n’a pas beaucoup de sens… Quelqu’un n’est pas plus artiste qu’un autre. » À cet égard, la Saint-Palaisienne loue l’esprit d’ouverture dans lequel le service Culture et
patrimoine de Royan a organisé ce concours, nouveau, qui proposait aux artistes d’imaginer par le biais de leur choix leur « ville idéale » : peinture, photo, montage, réalisation graphique.
Le contre-pied total de Lucile Jousmet, à sa propre surprise, a séduit, faisant d’elle la lauréate. Son « Plan des égouts », si strict, presque aux antipodes de son univers d’ordinaire
expressionniste, raconte en réalité une histoire humaine, « ce qui transpire dans mes œuvres habituellement ». Avec les œuvres des sept autres artistes sélectionnés, son « Plan des égouts »
sera bientôt exposé… dans les espaces d’affichage en ville. Puisque les salles d’exposition restent fermées, les expositions vont au public.