
"si tu restes à l'ombre... " : alice belaïdi dévoile le petit mot écrit par son père qui a changé sa vie | tf1 info
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* Avec son rôle d'éducatrice spécialisée dans "Un p'tit truc en plus", Alice Belaïdi a conquis le cœur des Français. * Sa relation avec ses parents, sa soudaine
notoriété... * L'actrice s'est confiée ce dimanche face à Audrey Crespo-Mara dans "Sept à Huit". Suivez la couverture complète Sept à huit Depuis le succès d'Un
p'tit truc en plus, sa carrière a changé de dimension. Actrice tout terrain, qui navigue avec aisance entre le théâtre classique et la comédie populaire, Alice Belaïdi est entrée dans
le cœur des Français il y a un an grâce au succès phénoménal du film d'Artus. Dans ce long-métrage aux 11 millions d'entrées, elle joue le rôle d'une éducatrice spécialisée au
grand cœur. "J'ai senti vraiment une vague d’amour, on m'a même aidé à porter ma valise dans le train ! J'ai reçu beaucoup de bienveillance, ça a été comme une
récompense après toutes ces années de films et de travail. Je me suis dit que le cinéma, ça pouvait aussi être ça", confie la comédienne à Audrey Crespo-Mara dans la vidéo à retrouver
en tête de cet article, replay du portrait de la semaine de "Sept à Huit" diffusé ce dimanche 1er juin sur TF1 (à retrouver également en streaming sur TF1+). > 'Un
p'tit truc en plus' m'a ouvert des portes d'une humanité que je > ne soupçonnais pas forcément Alice Belaïdi Qu’est-ce que cette joyeuse bande d'Un petit truc en
plus a changé pour elle ? "Beaucoup de choses. Ça m’a appris à relativiser, à me déstresser. Arriver sur un plateau le matin et voir toute cette équipe, ça m’a ouvert des portes d’une
humanité que je ne soupçonnais pas forcément. Avec plus de simplicité dans les rapports". C’est sa mère, passionnée de théâtre et de littérature, qui lui a montré aussi un monde dont
elle ne soupçonnait pas non plus l'existence. Alors qu'elle pense se rendre à un cours de percussions, sa mère se trompe de jour et la petite Alice débarque dans un cours de
théâtre. Elle décide de tenter le coup et de fil en aiguille se retrouve sur la scène du théâtre du Chêne Noir, un lieu incontournable à Avignon, où elle vit. Un lieu qu’elle connaît bien,
car son père avait été maçon là-bas. UN PETIT MOT QUI VA TOUT CHANGER "Il était maçon parce qu’il fallait gagner sa vie. Mais mon père sculptait aussi, il peignait, il jouait de la
musique et il nous racontait des histoires incroyables. C’était un artiste caché". Avec ses deux sœurs, elles ont été sensibilisées à la culture, mais aussi à l’élévation sociale.
"Au fait d'être qui on a envie d’être", précise Alice Belaïdi qui a grandi dans des quartiers populaires qui lui ont donné "l’autodérision, l’humour, la vivacité de
l’esprit, la débrouille et l’envie de réussir". Alors qu'elle enchaîne les petits boulots et fait pas mal de bêtises, son père lui laisse un jour un petit mot qui va tout changer.
"C'était une photo très belle de lui où il me disait : 'Si tu restes à l’ombre des grands chênes, tu resteras toute ta vie un petit gland'". Une phrase qui l'a
marquée, lui donnant envie de se dépasser. "Je faisais pas mal de conneries quand même à cette époque-là, poursuit-elle. Et il s'est dit, c'est dommage, tu as un potentiel, ma
fille, d'aller découvrir le monde, de faire des choses de ta vie et puis là, tu vas aller t'enfermer pour faire des conneries d'ado. Ne les fais pas. C'était une manière
poétique, jolie de me le dire". FIÈRE DE SES ORIGINES MÉTISSÉES Alice Belaïdi se dit très émue de parler de son père parce qu'elle s'est longtemps sentie stigmatisée
d'être la fille d’un immigré algérien. "On a voulu me mettre dans des cases, avec un père qui va t’interdire de sortir ou d’être une femme libre. Très vite, j’ai essayé de sortir
de ces clichés qui m’ont révoltée. Je viens d’un couple de métisse. Ma mère est française, née en France de papa gitan. Là aussi, il y a aussi des clichés en veux-tu voilà !" Quels
clichés ? "La réussite scolaire déjà, on ne nous met pas forcément dans des classes d’élite. Quand tu viens d’un quartier populaire, on ne projette pas facilement sur toi le fait que tu
vas être bon à l’école dès le départ. Mais comme je vous le dis, ma chance a de ne jamais avoir voulu subir ça". Lire aussi Artus lance une fondation pour offrir des maisons de
vacances "de rêve" aux personnes handicapées Sa vie bascule véritablement grâce à la pièce Confidences à Allah, qui lui vaut à 23 ans le Molière de la révélation théâtrale.
"Je ne savais même pas que cette vie existait. Et comme je suis un peu trop sensible et qu'émotionnellement, c’est un peu trop fort pour moi, je ne gère pas, je fais des crises de
panique". Il lui aura fallu des années pour se sentir bien sur le tapis rouge ou dans des cérémonies, et se débarrasser de "ce syndrome d’imposteur" qui la suivait. Alice
Belaïdi a toujours assumé le fait de choisir ses rôles en fonction de l’affect. "Ma motivation au départ était de sortir de ma condition et gagner des sous. Très vite ensuite, ça a été
d'être heureuse. Je préfère vivre ma colo de vacances plutôt que de courir après un prix ou une reconnaissance d'un cinéma particulier en allant m'abimer. Car sous mes airs de
meuf ultra-solide, je suis peut-être un peu fragile !". ------------------------- Rania HOBALLAH | Propos recueillis par Audrey Crespo-Mara