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* Depuis jeudi et sa victoire contre l’Italienne Angela Carini aux Jeux olympiques, Imane Khelif se trouve au cœur d'une controverse sur son genre. * TF1info fait le point de ce

qu'il faut savoir, avant le grand retour de l'athlète sur le ring mardi. Suivez la couverture complète Jeux olympiques et paralympiques Lors de ces Jeux, elle se bat pour sa

"dignité". La boxeuse hyperandrogène Imane Khelif, qui s'apprête à disputer mardi 6 août sa demi-finale dans la catégorie des moins de 66 kg contre la Thaïlandaise

Suwannapheng Janjaem, s'est retrouvée au cœur d'une controverse sur son genre. Voici ce que l'on sait de cette polémique dont se sont emparés des politiques du monde entier. 

VICTOIRE EXPRESS EN QUARTS DE FINALE La controverse a explosé après la victoire d’Imane Khelif en huitièmes de finale, jeudi 1er août, contre l’Italienne Angela Carini, qui a abandonné au

bout de 46 secondes après un direct au visage. Si dans un premier temps, les images laissaient penser que Carini refusait simplement d'aller plus loin dans le combat, l'attitude de

l'Italienne a ensuite semblé véhiculer un autre message. Face à son refus de saluer sa rivale à deux reprises, les réactions sur les réseaux sociaux se sont rapidement multipliées,

qualifiant par exemple l'athlète de "boxeur homme combattant des femmes", ou postant des photos d'hommes à la place de la sienne.  DES RÉACTIONS POLITIQUES...

JUSQU'À CELLE DE DONALD TRUMP Comme l'explique cet article, certains détracteurs accusent la boxeuse de 25 ans d'être une personne trans, alors qu'elle est née femme et

atteinte d'hyperandrogénie, c'est-à-dire qu'elle dispose de taux élevés de testostérone. "Je pense que les athlètes qui ont des caractéristiques génétiques masculines ne

devraient pas être admis aux compétitions féminines" a réagi la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, sur X. Son vice-président, Matteo Salvini, a lui commenté : "Voir une

femme concourir aux Jeux olympiques avec un boxeur trans est une folie inacceptable, le résultat de l’hypocrisie du politiquement correct".  Le débat s'est également invité dans la

campagne présidentielle aux États-Unis, où plusieurs responsables républicains ont désigné l'Algérienne comme étant un homme. "Je garderai les hommes hors du sport féminin

!", a écrit Donald Trump en majuscule sur son réseau Truth Social. Elon Musk a aussi mis son grain de sel, à coup de retweets. Khelif a, en revanche, pu compter sur le soutien de

certains de ses compatriotes. "Nous ne permettrons à personne de faire pression sur elle ou de lui faire du mal, et nous sommes prêts à la défendre avec une détermination

inébranlable", a assuré le ministre des Sports algérien, Abderrahmane Hammad, sur X. Le footballeur Ismaël Bennacer a aussi réagi. "Soutien total à notre championne Imane Khelif,

qui subit une vague de haine injustifiée. Sa présence aux Jeux Olympiques est tout simplement le fruit de son talent et de son travail acharné. On croit en toi pour porter haut les couleurs

de l’Algérie", a-t-il écrit sur X.  LES AUTRES BOXEUSES EN RENFORT, CARINI PRÉSENTE SES EXCUSES Deux jours après le combat, l'Italienne Angela Carini a tenu à s'excuser dans

un entretien à la Gazzetta dello Sport. "Toute cette polémique me rend triste", a-t-elle regretté. "Je suis également désolée pour mon adversaire. Si le CIO a dit qu'elle

pouvait combattre, je respecte cette décision", a-t-elle martelé. L'Italienne est aussi revenue sur son attitude post-combat : "Ce n'était pas quelque chose que

j'avais prévu de faire. Je veux m'excuser auprès d'elle et de tous les autres. J'étais en colère parce que mes Jeux olympiques étaient partis en fumée", a-t-elle

affirmé au média italien.  D'autres boxeuses ont apporté leur soutien à Imane Khelif. "Je ne pense pas qu’elle ait fait quoi ce soit pour tricher. Elle est née comme ça et ce n’est

pas quelque chose qu’elle contrôle. Le fait qu’elle ait été battue par neuf boxeuses en dit long", a notamment commenté sur X l'Irlandaise Amy Broadhurst.  SOUTENUE PAR LE CIO,

PRIVÉE DES MONDIAUX PAR L’IBA Le Comité international olympique (CIO) et la Fédération internationale de boxe (IBA), ont adopté des positions différentes sur ce dossier. Le CIO, qui a validé

la participation de l'Algérienne, lui a immédiatement apporté son soutien. Imane Khelif est "née femme, enregistrée comme femme, vit sa vie en tant que femme, boxe en tant que

femme", a martelé vendredi le porte-parole du Comité international olympique (CIO) Mark Adams. "Ce n'est pas un cas transgenre", a-t-il tranché.  Mais la polémique trouve

surtout son origine dans son exclusion des Mondiaux-2023 à New Delhi car, selon la Fédération internationale de boxe (IBA), elle avait échoué à un test destiné à établir son genre. Si

l'IBA n'a pas précisé de quel type de test il s'agissait, elle a réfuté l'hypothèse d'une analyse des taux de testostérone. Une polémique sur fond de conflit ancien,

notamment pour des scandales d'arbitrages à répétition. L'IBA, présidé par le Russe Umar Kremlev, a perdu en juin 2023 l'organisation des tournois olympiques.  IMANE KHELIF

RÉPOND À LA POLÉMIQUE Pour la première fois depuis le début des Jeux olympiques, Imane Khelif s’est confiée aux journalistes de SNTV lundi 5 août. "J'envoie un message à tous les

peuples du monde pour qu'ils respectent les principes olympiques et la Charte olympique, et qu'ils s'abstiennent d'intimider tous les athlètes, car cela a des effets, des

effets massifs", a-t-elle réagi. "Cela peut détruire les gens, cela peut tuer les pensées, l'esprit et l'âme des gens. Cela peut diviser les gens. Et à cause de cela, je

leur demande de s'abstenir de toute forme d'intimidation".  Le Comité olympique et sportif algérien a laissé entendre qu’il pourrait entamer des poursuites judiciaires contre

les personnes à l’origine du cyberharcèlement subi par son athlète. ------------------------- Marie TERANNE