
Connaissez-vous ce système de défense qui se cache derrière l’odeur de l’herbe coupée? | tf1 info
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Gazon, coquelicots, pissenlits, trèfles blancs, pâquerettes… Vous profitez de la douceur printanière pour couper l’herbe de votre jardin. Une forte odeur, agréable pour certains, s’en
dégage. Ces effluves ne se diffusent pas par hasard. Suivez la couverture complète Le 13H au jardin Vous parcourez de long en large votre jardin pour couper votre gazon. Attention, ne coupez
pas votre pelouse trop courte : la longueur des herbes protège la terre de la sécheresse et favoriser le développement de la biodiversité. N’oubliez pas de laisser le gazon haché recouvrir
le sol. Il offre une couche de protection supplémentaire. Plus vous tondez, plus l’odeur caractéristique se répand. Rassurez-vous, la nature produit naturellement ce fort effluve. L’herbe
coupée libère des composés organiques volatils (COV) : ces graminées avisent ses voisines qu'elles se font attaquer. Ce signal chimique, synthétisé par la plante endommagée, se propage
en s’évaporant dans l’air. Ces dérivés d’acides gras se composent d’alcools ou d’esters. Ces deux éléments parfument l’arôme caractéristique de l’herbe taillée. * Lire aussi Ces horaires à
connaître pour tondre ma pelouse en toute légalité SIGNAL DE DÉTRESSE Dans la nature, la graminée se sert de ses composés si elle se retrouve victime d'un insecte nuisible ou d'un
mammifère brouteur d'herbe. Objectif : prévenir les graminées voisines d'une attaque imminente pour qu’elles se préparent. Moralité, l’herbe mutilée exprime le véritable
traumatisme que vient de lui infliger votre tondeuse à gazon. Ces composés toxiques ou désagréables s’adressent à la fois aux autres herbes et également aux insectes du secteur. Il s’agit en
d’autres termes d’un mécanisme de défense visant à repousser des organismes nuisibles à l’instar de champignons ou de bactéries. Plus surprenant : ces substances volatiles servent également
de protection aux brindilles d’herbes décapitées. Elles appellent certains insectes à la rescousse, affirme une étude publiée en 2014 par la Texas A & M AgriLife Research, une agence
américaine spécialisée dans l’agriculture et les sciences. Christophe Robin, chercheur à l’INRA et directeur du Laboratoire Agronomie et Environnement, détaille le processus à nos confrères
de Numerama (nouvelle fenêtre): "Les substances volatiles issues des plantes sont perçus par les agresseurs des insectes herbivores qu’on appelle des auxiliaires. Une relation
tripartite s’instaure alors entre la plante, son agresseur et l’agresseur de l’agresseur. L’ennemi de son ennemi est son ami.". Résultat : la brindille coupée accepte son sort et la
probabilité qu’elle soit dévorée. Elle se protège en attirant d’autres insectes qui raffolent des prédateurs herbivores. L’intelligence de l’herbe ne s’arrête pas là. Certains des composés
émis stimulent la formation de nouvelles cellules à l’emplacement de la blessure. Objectif : s’auto soigner pour que la blessure se referme plus rapidement. D’autres composés agissent comme
antibiotiques et préviennent les infestations de bactéries et de champignons. ------------------------- Geoffrey LOPES