Dépendance : « plus on anticipe l’entrée des personnes âgées en institution, mieux ça se passe »

Dépendance : « plus on anticipe l’entrée des personnes âgées en institution, mieux ça se passe »


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Revue de presseDépendance : « plus on anticipe l’entrée des personnes âgées en institution, mieux ça se passe »Selon le directeur des études du think tank Terra Nova Marc-Olivier Padis, les


proches des personnes âgées en situation de dépendance ont du mal à aborder le sujet. Pour faciliter cette discussion, il peut être utile qu’un tiers intervienne, comme un médecin


généraliste, un gériatre ou un médiateur familial.Publié le 1 janvier 2015twitterlinkedinfacebookemailSynthèse


L’entrée en maison de retraite se fait généralement « en dernier recours, en dernière extrémité », estime sur franceinfo lundi 1er octobre Marc-Olivier Padis, directeur des études du think


tank Terra Nova, qui publie une étude sur la dépendance de personnes âgées. 


franceinfo : Pourquoi la notion de perte de l’autonomie revient-elle souvent dans votre enquête ?


Marc-Olivier Padis : Ce que l’on voit dans l’enquête, c’est que la question de l’autonomie est vraiment très forte. Les gens mettent, avant tout, l’idée que l’entrée en institution


correspond au moment où l’on perd de l’autonomie et un moment où ils craignent de perdre la relation avec les proches. Les gens demandent plus de facilités pour que les proches viennent


dormir sur place avec une chambre à part ou qu’il y ait un deuxième lit dans la chambre pour un conjoint qui n’est pas encore entré en institution.


L’entrée en maison de retraite se fait-elle de plus en plus tard ? 


C’est une solution qui est prise en dernier recours. Toutes les possibilités de la vie autonome chez soi ont été épuisées. Les personnes qui arrivent en institution sont plus âgées et dans


un état de santé plus difficile avec des maladies chroniques. Dans les générations précédentes, les gens arrivaient plus en forme. Cela pose un problème de formation des personnels qui sont


dans les Ehpad, parce qu’ils ont à s’occuper de personnes qui sont dans une situation médicale plus difficile.


Les proches préparent-ils cette importante étape de la vie ?


Cela devrait se préparer, mais ce qui ressort de notre enquête, la plupart du temps, c’est que ce n’est pas préparé. Les proches ont du mal à aborder le sujet. Cela pourrait être utile qu’un


tiers intervienne. Un médecin généraliste, un gériatre et dans certain cas familial un médiateur familial comme pour les divorces. Plus on anticipe l’entrée en institution, mieux cela se


passe, mais la plupart du temps, ce n’est pas anticipé.


La question financière est-elle préparée ?


Pour limiter les coûts, il faut que les gens restent chez eux. Et c’est aussi leur volonté. Il y a une perspective d’équiper les logements pour que les gens restent chez eux le plus


longtemps possible. Mais à un moment donné, ce n’est plus possible. C’est la solidarité nationale qui doit jouer. Il faut trouver une manière de financement par la solidarité.