
Migrants en méditerranée : deux instituts préconisent d’ouvrir un centre d’accueil en france | terra nova
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:

CELA S’INSCRIRAIT DANS UNE VASTE REFONTE DE L’ACCUEIL DES DEMANDEURS D’ASILE DANS L’UNION EUROPÉENNE. Ouvrir un centre en France pour les demandeurs d’asile arrivés par la Méditerranée.
C’est l’une des 16 propositions lancées ce jeudi par deux instituts, alors que la France a refusé cet été de laisser accoster les navires remplis de migrants. « Le droit d’asile dans l’Union
européenne est en danger », affirment dans un rapport conjoint le think tank Terra Nova (centre-gauche) et un autre laboratoire d’idées, l’Institut Montaigne (libéral), qui juge « urgent
d’accélérer la refonte » d’un système « aussi injuste qu’inefficace ». « UNE CHARGE DISPROPORTIONNÉE » SUR LA GRÈCE ET L’ITALIE Le rapport préconise ainsi « la suppression de la règle du
pays de première entrée » instaurée par le règlement de Dublin (Irlande). Cette règle régit le dépôt des demandes d’asile. Il doit être fait dans le pays où les demandeurs sont arrivés dans
l’Union européenne (UE). Ce mécanisme fait peser sur la Grèce et l’Italie « une charge disproportionnée ». A la place, chaque demandeur pourrait solliciter l’Etat de son choix. A l’heure où
la crise se focalise sur la Méditerranée, le rapport préconise d’ouvrir des « Centres européens d’accueil et de traitement » des demandes d’asile sur les côtes des pays européens « ayant une
façade sur la Méditerranée ». A titre expérimental, « l’Espagne, la France, l’Italie et Malte seraient sollicitées » pour ouvrir « au minimum » un centre. La France a refusé cet été
d’accueillir les navires humanitaires de migrants dont l’Italie n’a pas voulu, arguant du principe de « port sûr le plus proche ». LA MENACE DE PÉNALITÉS FINANCIÈRES L’idée rappelle le
projet européen de « centres contrôlés », où un premier tri serait fait entre demandeurs d’asile légitimes et migrants économiques à expulser. Sauf qu’il ne s’agirait pas de centres « fermés
», précise le rapport. Chaque Etat y dépêcherait des agents pour examiner « en moins d’un mois » les demandes d’asile. A défaut, il s’exposerait à des pénalités financières. La mise en
place serait financée par l’UE, « ainsi que les retours des déboutés », ajoute le rapport, qui chiffre à 57 millions d’euros ses propositions pour la France. Le rapport préconise aussi de
conclure avec les pays de transit des accords « pour faciliter un accueil des migrants respectueux de la dignité humaine », mais il met en garde contre toute « sous-traitance » des
demandeurs d’asile à des pays tiers sûrs, qui « augmenterait considérablement les risques de chantage » envers l’Europe. Il plaide enfin pour la création d’un « Office européen du droit
d’asile » qui s’appuierait « sur des autorités nationales indépendantes », avec un « mécanisme de solidarité » pour répartir les demandeurs en cas de surcharge d’un pays, et suggère
d’accorder aux réfugiés « un socle commun de droits », notamment celui de séjourner dans un autre pays de l’UE.