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Société Main tendue Présentant un plan de rénovation des “cités”, un responsable politique en a fait une «main tendue républicaine formidable qui mérite d’être amplifiée ». On nous accordera

que, en matière d’audace... Par Philippe Barthelet Publié le 22 juillet 2009 à 0h00 Partager cet article sur

Présentant un plan de rénovation des “cités”, un responsable politique en a fait une «main tendue républicaine formidable qui mérite d’être amplifiée ». On nous accordera que, en matière

d’audace métaphorique, on n’avait guère vu mieux depuis le fameux « char de l’État qui navigue sur un volcan ».Tout d’abord, la succession d’épithètes conduisant à “formidable” et qui fait

peur, en effet, puisque tel est le sens précis de cet adjectif. On imagine cette main gigantesque, formidablement tendue, et républicaine de surcroît – c’est-àdire, si l’on comprend bien

l’intention de l’orateur, tendue et formidable par excellence.Mais ce n’est qu’un commencement, et le premier stade de l’accumulation ou plutôt, car c’est le mot, de l’amplification: cette

main triplement qualifiée n’est qu’une ébauche de main, un brouillon, une promesse; elle n’en est qu’à ses débuts, des débuts méritants, car – et l’orateur se fait à la fois réformateur et

visionnaire, il annonce l’avenir qu’il prescrit – cette main formidable mérite d’être amplifiée. Elle grandira, non parce qu’elle est espagnole – elle ne l’est certes pas, on la sait

formidablement française et républicaine – mais parce que son mérite (tendu, républicain, formidable) serait trop à l’étroit si elle ne s’amplifiait pas. Les visionnaires politiques ne

voient pas les choses en petit.

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