Ce jour-là le maréchal joffre vient voir l’ancêtre de l’usap - ici

Ce jour-là le maréchal joffre vient voir l’ancêtre de l’usap - ici


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Une grande personnalité vient voir nos rugbymen et un jeune virtuose se différencie sur le terrain. Souvenirs avec Hélène Legrais. La semaine dernière, vous avez évoqué celui qui a permis à


l’USP de remporter le Bouclier de Brennus en 1921 : Roger Ramis … La nouvelle petite merveille catalane, aussi précoce que l’avait été Aimé Giral est son successeur dans le cœur des


supporters. Permettez-moi de replanter le décor : 11 novembre 1918, l’armistice a mis fin à quatre ans de cauchemar, laissant un pays exsangue et dévasté. La vie reprend peu à peu ses


droits, le rugby aussi. A Pâques 1919, comme un trait d’union entre l’avant et l’après-guerre, l’ASP reçoit en match amical Tarbes, son adversaire des Ponts Jumeaux pour le titre de 1914,


Tarbes qui vient de prendre sa revanche sur le destin en remportant le championnat. Côté perpignanais, il ne reste que six champions de 1914 : Barbe, le capitaine, Serre, Amilhat, Roque,


Lacarra et Joué. Certains d’entre eux n’ont pas retouché un ballon depuis la mobilisation d’août 14. Nous voici en octobre 1919, c’est le début d’une nouvelle saison, l’ASP et le SOP ont


fusionné pour former l’USP, je vous l’ai raconté. Tous les joueurs catalans de l’élite sont enfin réunis sous le même maillot. Des matches amicaux sont prévus pour rôder l’équipe. Et Ramis ?


Quand arrive-t-il ? Patience. On attend d’abord un visiteur de marque ! Le 12 octobre, il fait très beau pour accueillir le Stade Toulousain, mais pas seulement … voici l’enfant de


Rivesaltes, le vainqueur de la Marne, le maréchal Joffre en personne ! C’est la première fois qu’il foule la terre catalane depuis la victoire. Perpignan lui fait fête. On l’accueille


solennellement, on l’amène au collège où il a fait ses études, et sur l’avenue à laquelle on vient de donner son nom au Vernet. Chacun y va de son discours. 142 en 48 h ! Inutile de préciser


que le dimanche après-midi, le stade de la route de Thuir est comble. Joffre rend hommage aux athlètes catalans morts pour la France. Les gorges ses serrent. En son honneur, on a invité le


XV de Rivesaltes à jouer en ouverture contre l’équipe II de l’USP. Les Rivesaltais arrivent à huit, sans maillot, sans chaussure. Les Perpignanais Lestel et Got acceptent de les renforcer.


Enfin c’est le moment d’affronter Toulouse. Sous les yeux du vieux maréchal, un gamin de 17 ans explose littéralement : il s’appelle Roger Ramis et les dirigeants de l’USP l’ont déniché au


Rugby Club Perpignanais de Raymond Bataille. C’est son premier match comme titulaire. Il débute au poste de demi d’ouverture avec une « crânerie remarquable et remarquée » écrivent les


journalistes. C’est le moins que l’on puisse dire : il signe deux des trois essais catalans dont un après une course de 80m. 15 à 0 pour l’USP. Le public et Joffre applaudissent à tout


rompre. La saga Ramis vient de commencer.