
Des chômeuses portent plainte pour "escroquerie" et "travail dissimulé" après un stage chez leclerc
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Selon leurs avocats, le gérant d'un supermarché a profité d'une "main d'œuvre gratuite, financée par Pôle emploi". France Télévisions Publié le 20/11/2014 20:11 Mis
à jour le 20/11/2014 20:47 Temps de lecture : 3min Onze chômeuses de longue durée ont porté plainte pour "escroquerie" et "travail dissimulé" après avoir participé à une
formation dans une enseigne Leclerc. L'information, révélée par _Le Monde_ jeudi 20 novembre, a été confirmée à l'AFP par les avocats en charge de l'affaire, Maîtres Eddy
Arneton et Sofiane Hakiki. Les plaignantes, âgées de 18 à 47 ans, ont participé avec 80 autres personnes à une Préparation opérationnelle à l'embauche (POE) entre décembre 2013 et
février 2014, lors de l'aménagement d'un supermarché Leclerc à Fleury-Mérogis (Essonne). Indemnisés par Pôle emploi durant cette période, les stagiaires ont été chargés du ménage
et de l'installation des rayons de la future enseigne franchisée. Mais, au moment de l'inauguration du magasin en janvier, la moitié des chômeurs s'est vu refuser
l'embauche promise par le dispositif. Une proportion bien inférieure aux taux d'insertion habituellement constatés après ce type de formation "préalable à
l'embauche" : en 2013, 78,4% des bénéficiaires de POE financée par Pôle emploi ont décroché un travail six mois après la fin de leur formation, selon une enquête de
l'opérateur publiée à la fin août. Selon les avocats en charge du dossier, le franchisé n'avait aucune intention d'embaucher et souhaitait profiter d'une_ "main
d'œuvre gratuite, financée par Pôle emploi"_. _"L'employeur a clairement laissé penser que l'offre de formation pouvait déboucher sur un CDI"_, affirme Maître
Arneton. Une promesse qui relève de _"l'escroquerie"_ selon lui, _"sachant que l'établissement était loin de pouvoir garantir un poste aux 91 personnes engagées dans
cette prétendue formation"_. Les avocats dénoncent, en outre, des conditions de travail _"dégradantes"_ et des violences psychologiques - insultes, commentaires sur le
physique des personnes - survenus durant la formation. Quand les demandeuses d'emploi, _"qui ont travaillé constamment dans la poussière"_, contestaient leurs_
"conditions déplorables"_ de travail, une formatrice leur aurait dit n'_"avoir rien à branler"_ des stagiaires, leur indiquant qu'elles pouvaient _"prendre
le bus et retourner directement à Pôle emploi"_ si leur situation ne leur convenait pas. Dans son enquête intitulée "Comment Leclerc abuse des aides de Pôle emploi", _Le
Monde_ pointe une systématisation du procédé, citant des cas similaires dans plusieurs départements. Sur son blog, Michel-Edouard Leclerc, PDG de l'enseigne éponyme, a accusé _Le Monde_
de _"dénigrement"_. Selon lui, les POE sont utilisées dans _"des dizaines d'enseignes en France"_ et dans _"tous les secteurs"_. _"S'il y a eu
des abus, personne ne cautionnera et la justice sanctionnera"_, a-t-il ajouté. Il précise que _"les entreprises sous enseigne E.Leclerc sont gérées par des patrons indépendants,
responsables notamment de leur politique sociale"_.