
Mystère autour du meurtre de pascal foltran à marrakech : "cet assassinat a vraisemblablement été commandité"
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l'essentiel Installé depuis 20 ans à Marrakech avec son frère, Pascal, un restaurateur toulousain de 50 ans, avait été sauvagement agressé durant son sommeil, en février 2018. Sa
famille qui vit à Toulouse, désespère de connaître la vérité sur son assassinat. Entretien avec Jean-Lou Lévi, avocat au barreau de Montauban et conseil de la famille Foltran. Ce n’est pas
la première affaire criminelle que vous suivez au Maroc, qu’est-ce qui fait que celle-ci est singulière ? C’est de ne pas avoir trouvé le coupable alors que la justice a son ADN et son
portrait-robot depuis le début. Dans une affaire criminelle où la victime est qui plus est Française, la police marocaine, l’une des meilleures au monde, ne met pas plus de 48 heures pour
élucider les faits. Cet assassinat a vraisemblablement été commandité et tant que le meurtrier ne sera pas trouvé, on ne connaîtra pas le mobile pour lequel Pascal Foltran a été tué.
Qu’est-ce qui vous fait dire que c’est un assassinat commandité alors que la police marocaine envisage le crime d’un toxicomane ? Si c’est le crime d’un marginal sniffeur de colle, pourquoi
n’a-t-il rien volé ? Pas même, les 4 000 dhs que lui a donnés Mary ? C’est quand même étonnant qu’un cambrioleur reparte sans rien prendre après avoir commis un assassinat si c’est le
mobile… D’ailleurs, je trouve aussi étrange la présence de ce chiffon tout propre sentant la colle sur lequel la police a retrouvé l’ADN du suspect et qui sera celui de ce toxicomane vivant
dans la rue. C’est comme si on l’avait mis là pour que l’on fasse un lien avec cet individu dont on ne sait rien. L’ADN du suspect a été confondu dans un autre crime commis 3 mois plus tôt
sur une Française… Et l’on n’arrive pas à le retrouver, c’est exceptionnel au Maroc ! Pour moi, cette histoire ne tient pas la route. D’un côté, on a un cambrioleur qui attache sur une
chaise sa victime avant de la violer au risque d’être reconnu en prenant tous ses objets de valeur, de l’autre un prétendu cambrioleur qui tue sans rien voler… Le modus operandi est
totalement différent. Tout cela ne concorde pas. Votre client se plaint de l’entretien qu’il a eu avec le magistrat instructeur de cette affaire… Il n’a eu aucune empathie, n’a même pas
présenté ses condoléances à mes clients. Il n’a pas fait son boulot, ce qui est détestable. C’est toujours la même technique au Maroc, ils vous convoquent sans cesse pour que les victimes
s’épuisent et abandonnent les poursuites. Dans l’affaire du meurtre de Benjamin Vanseveren (un touriste français de 17 ans poignardé à Fès, en 2005), nous nous y sommes rendus 22 fois avec
parfois des audiences annulées la veille du décollage. Là, on a été entendu 7 minutes alors que l’on a déjà une nouvelle convocation le 20 septembre, sans savoir pourquoi. Mon client a 82
ans, si on voulait laisser traîner les choses pour qu’il ne soit plus en état, on ne s’y prendrait pas mieux. En revanche, il faut reconnaître que le procureur général du Roi à Marrakech qui
nous a aimablement reçus, a été plus sensible à nos demandes. Il a décidé de reprendre l’enquête à zéro. Ce n’est pas trop tard ? Je suis persuadé qu’ils savent depuis le début qui est le
meurtrier. Ils avaient tout pour. Il est anormal qu’il n’ait pas été arrêté et que l’on n’ait même pas son identité. Comment allez-vous riposter face à l’inertie du juge ? Je vais présenter
une requête en récusation contre lui.