
Baltimore à l'écoute de la série "the wire"
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Créée en 2002 par David Simon, la série américaine The Wire dépeint la criminalité dans la ville de Baltimore. Un coffret compile en 23 DVD cette série souvent comparée à une tragédie
grecque moderne. Simon HUBE Publié le 09 octobre 2010 60 PORTRAITS POUR UN PERSONNAGE : BALTIMORE Encensée par la critique et primée par les récompenses, cette série dramatique brille par
son réalisme et sa nature quasi-documentaire. Toutefois, _The Wire_ n'a pas connu le même succès commercial et deux ans après son arrêt aux Etats-Unis. _The New York Review of Books_
mène une longue analyse et consacre l'authenticité de cette production, pionnière en la matière. Les spectateurs sont plongés dans le quotidien des habitants des cités de Baltimore.
Policiers, enseignants, dealer, mère au foyer, juge, politique, chaque personnage est issu d'un casting toujours diversifié et très juste. Un épisode s'organise autour d'une
personnalité qui livre sans détour la réalité de son quotidien. L'intrigue des saisons est structurée autour d'un crime, une affaire qui tient en haleine durant les 12 épisodes.
Les 5 saisons forment une mosaïque, ingénieusement scénarisée, qui donne une vision sociologique dure mais réaliste. David Simon considère par ailleurs ce travail d'écriture comme un «
Roman » plutôt que de la « Télévision ». À ce sujet, le journaliste et éditeur américain Joe Klein affirme : « _The Wire_ never won an Emmy? _The Wire_ should win the Nobel Prize for
literature! ». Le coffret permet en outre de visionner les 60 épisodes, 60 portraits, en une seule fois et peut légitimer sa qualification de roman. La ville est incarnée, sublimée, entachée
et devient le protagoniste de cette série. Baltimore voit aujourd’hui des groupes entiers de touristes anglais qui viennent faire leur « Wire bus tour » dans la ville... Voyeurisme ou
curiosité douteuse, ce nouveau tourisme traduit la réussite du créateur à produire une série réaliste basée sur l'enquête « sur écoute ». NAISSANCE D'UN NOUVEL ART QUI DÉPASSE LA
FICTION David Simon n'a pas couru après la reconnaissance de l'audimat, ni même de ses pairs. Pourtant, au terme des 6 années de production, la série _The Wire_ fait office de
référence pour les professionnels ou amateurs à l'instar des _Sopranos _ou actuelle série _Mad Men_. Le crime organisé, la corruption politique ou encore la pression sociale des
"underclass" sont abordés en toute objectivité sur un fond de drame politique. Barack Obama affirma sa fascination pour cette série et plus particulièrement pour le personnage
d’Omar little, véritable héros moderne. _The Wire_, traduit par « Sur écoute » en français, est la métaphore du réseau officiel mais surtout officieux entre les différentes institutions et
les habitants de la ville. Entre les dockers de Baltimore, ses politiciens, ses écoles ou journalistes, chaque saison explore une institution et ses rouages. Au terme de sa production, David
Simon affirme que _The Wire_ illustre la « mort du travail ». Au-delà de la perte de son travail, la série met en exergue la disparition de l'intégrité dans les systèmes de travail.
Les départements de police manipulent les statistiques pour les politiciens alors que les journalistes montent leurs articles de toute pièce... Sans tomber dans les clichés ou le manichéisme
surfait, David Simon signe une série authentique renforcée par la présence d'acteurs amateurs de tout horizon. RÉFÉRENCES Tiffany POTTER, C.W. MARSHALL, _The Wire, Urban Decay and
American Television_, Continuum, Novembre 2009 Rafael ALVAREZ, David SIMON, The Wire : _Truth be Told, Grove Press_, Mai 2010 Loorie MOORE, « In the Life of "The Wire" »,
_www.nybooks.com_, Octobre 2010