
15 000 $ pour avoir fait manipuler des narcotiques à des ados
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Caroline Sylvain, membre de l’Ordre des pharmaciens du Québec depuis 2004, a fait construire en 2014 un centre de préparation des ordonnances (CPO) à Saint-Prosper-de-Dorchester. Il s’agit
d’«un projet innovateur, puisqu’à l’époque, seules les grandes bannières opèrent de tels centres. Par le biais du CPO, l’intimée peut ainsi offrir à toutes les pharmacies des environs la
préparation robotisée d’ordonnances», mentionne le jugement du conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens, daté du 24 mai dernier. > Entre mars 2020 et mai 2023, soit pendant le
contexte > «particulier» de la pandémie de COVID-19 et de la «pénurie > d’employés» qui sévissait alors, Mme Sylvain «embauche des > enfants âgés entre un peu moins de 13 ans et 17
ans pour > travailler». «Parmi ces adolescents, certains travaillent au CPO et se voient confier des tâches non techniques, puis ils apprennent à remplir les robots de médicaments, ce qui
les amène à les manipuler et à veiller à la préparation des piluliers. Or, certains médicaments manipulés lors de ces tâches sont des narcotiques», signale le jugement. En plus des facteurs
relatifs à la protection du public, de la dissuasion de la pharmacienne de récidiver et de l’exemplarité à l’égard des membres de la profession, le conseil de discipline note plusieurs
facteurs aggravants dans son jugement. Entre autres, la pharmacienne Sylvain a témoigné «ne pas avoir été au courant» des règlements liés à l’article 17 de la _Loi sur la pharmacie _qui
prévoient que «seules des personnes majeures peuvent notamment exécuter les tâches techniques reliées à la préparation des médicaments en exécution ou non d’une ordonnance», malgré ses
nombreuses années d’expérience. La pharmacienne a également reconnu sa culpabilité face à un autre chef d’accusation, soit de ne pas avoir mis «en place les mesures de sécurité requises afin
d’assurer l’intégrité de ses inventaires de médicaments», ce qui contrevient à l’article 15 du _Code de déontologie des pharmaciens._ Le conseil de discipline de l’Ordre retient plusieurs
facteurs atténuants dans sa décision, notamment le plaidoyer et la reconnaissance des fautes de Mme Sylvain, son expression de regrets sincères ainsi que l’absence d’antécédents
disciplinaires. Ainsi, le conseil a déclaré de manière unanime la pharmacienne coupable et lui a imposé une amende de 5000 $ ainsi qu’une autre de 10 000 $. Mme Sylvain doit également
rembourser les frais juridiques. Un délai de deux mois lui a été accordé pour acquitter le tout.