
Bordeaux : à l’origine de nouvelles nuisances, deux «dark kitchens» priées de déménager
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BORDEAUX : À L’ORIGINE DE NOUVELLES NUISANCES, DEUX «DARK KITCHENS» PRIÉES DE DÉMÉNAGER Deux établissements destinés à la livraison de repas en ligne sont dans le collimateur. Après
plusieurs concertations avec la mairie, ils vont changer de lieu courant juin. Publicité Depuis la rentrée 2024, des habitants du Comité de quartier de la Barrière de Toulouse interpellent
la municipalité concernant l’implantation de Taster, une entreprise de restauration sans salle, sur la route de Toulouse, au sud de Bordeaux. Ce type d’établissement, autrement appelé «dark
kitchen», est conçu exclusivement pour la livraison ou le retrait de repas commandés sur Internet. Fonctionnant sans enseigne ni vitrine, ces cuisines sont optimisées pour répondre à la
demande croissante de repas livrés à domicile via les plateformes (principalement Uber Eats et Deliveroo). Problème, les livreurs à vélo ou à deux-roues motorisé affluent en continu vers ce
local, générant des nuisances sonores et des problèmes de circulation liés à leur stationnement, notamment lorsqu’ils attendent les commandes. Début mars, une seconde cuisine Taster a ouvert
dans le quartier des Chartrons, au 101 rue Barreyre, suscitant de nouvelles plaintes de riverains. LES PLATEFORMES FACE À LEURS RESPONSABILITÉS Face à ces signalements, la municipalité de
Bordeaux a décidé d’agir. _«Ces modèles économiques ont émergé durant la période Covid, avec la création des dark stores, pour la livraison de courses»_, explique Sandrine Jacotot, adjointe
au maire chargée des commerces, des marchés et des animations de proximité. _«Bien que 90% des repas soient vendus en ligne et livrés à vélo, leur implantation pose problème : il ne faut pas
perturber la tranquillité des Bordelais»_, ajoute-t-elle. Des discussions avec le gérant ont été entamées en 2024. _«J’ai pris contact avec lui pour comprendre la situation. Il s’est montré
préoccupé par les nuisances causées»_, précise l’élue. D’ici l’été 2025, les deux établissements Taster vont déménager à Bacalan et dans le quartier de la gare Saint-Jean, des zones où ils
dérangeront moins les habitants. Contacté, le responsable de la société n’a pas répondu à nos sollicitations. ENTRE 6000 ET 10.000 LIVREURS À BORDEAUX Parallèlement, une réunion a été
organisée avec les plateformes concernées, Uber et Deliveroo, pour discuter de leurs responsabilités face à ces nuisances. Comme potentielles solutions, Deliveroo a notamment proposé
d’_«instaurer des zones blanches, empêchant les livreurs de capter le réseau dans les zones problématiques»_, et s’est engagée à lancer _«une campagne de sensibilisation»_. Sandrine Jacotot
n’est pas convaincue ces propositions : _«Cela imposerait une contrainte supplémentaire, alors qu’ils travaillent déjà dans des conditions très difficiles. J’attends de ces entreprises
florissantes qu’elles réfléchissent à une organisation permettant plus de bienveillance envers les livreurs». _ À Bordeaux, la mairie estime qu’environ 6000 coursiers travaillent à
destination de ces plateformes, _«presque 10.000 officieusement»_, selon l’adjointe. En 2023, la ville a vu s’ouvrir La Maison des livreurs, un espace dédié à l’accueil, au soutien et à
l’accompagnement de ces personnes. Le lieu est géré par l’association Amal (Aide à la mobilisation et à l’accompagnement des livreurs), avec le soutien de la Ville de Bordeaux et de
Bordeaux-Métropole. Le 26 mars dernier, l’Anses, agence de sécurité sanitaire, s’alarmait du «management algorithmique» des livreurs de repas, chéri par les plateformes de livraison.