
Transat café l'or : après le trail, mathieu blanchard se lance dans la voile
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TRANSAT CAFÉ L'OR : APRÈS LE TRAIL, MATHIEU BLANCHARD SE LANCE DANS LA VOILE Mordu de sports extrêmes, Mathieu Blanchard va participer à la transatlantique Café L’Or en double avec le
skipper Néo-Zélandais Conrad Colman. Le départ est prévu fin octobre. Publicité Entre angoisse du mal de mer et recherche de sensations extrêmes, la star du trail Mathieu Blanchard
s'apprête à ranger ses chaussures de course quelque temps pour prendre le départ de la transatlantique en double Café L'Or. À 37 ans, c'est à bord de l'Imoca MS Amlin et
en compagnie du skipper néo-zélandais Conrad Colman (21e du dernier Vendée Globe), que le vainqueur de la dernière Diagonale des Fous s'élancera du Havre le 26 octobre sur
l'ex-Transat Jacques Vabre pour rallier Fort-de-France (Martinique). Un nouveau défi _«presque logique»_ pour Blanchard, qui a grandi au bord de l'eau en Guadeloupe, avant de
devenir moniteur de plongée sous-marine, puis coureur pro et aventurier. _«Depuis tout jeune, je suis passionné par les grands explorateurs, réels ou fictifs, à terre ou en mer»_,
raconte-t-il à l'AFP. _«L'océan m'a toujours été familier, j'ai beaucoup fait de kitesurf et de planche à voile, mais jusqu'à maintenant, c'était juste pour le
fun»_. Arrivé sur le tard en course à pied, Blanchard s'est imposé en quelques années comme l'un des meilleurs traileurs du monde, avec notamment deux podiums sur l'UTMB
(Ultra-Trail du Mont-Blanc), dont une 2e place en moins de 20 heures à l'issue d'un duel de titans avec Kilian Jornet (2022). Cette année, il a remporté le Yukon Arctic Ultra,
ultramarathon de 650 kilomètres dans le grand froid canadien. Révélé par l'émission de télé Koh-Lanta en 2019, il a toujours mené, en parallèle de sa carrière de traileur, des projets
aventure. > Seules ses connaissances techniques sont à étoffer > Conrad Colman sur Mathieu Blanchard _«On a rapidement accroché. On partage les mêmes valeurs, la même approche du
sport»_, se réjouit Colman, skipper de 41 ans qui a déjà terminé deux éditions du Vendée Globe, dont une sous gréement de fortune (2016-2017). _«Je vais lui apporter mon expérience de la
voile et, lui, sa gestion de l'effort et de la récupération. On va souffrir ensemble, se reposer l'un sur l'autre, apprendre. C'est un vrai vit ma vie»_, détaille le
Néo-Zélandais. Il a commencé à échanger avec le traileur lors de son dernier tour du monde sans escale en solitaire. En mai, Blanchard s'est rendu à Lorient pour effectuer ses premières
navigations et les stages de survie obligatoires à l'inscription. _«On a débuté doucement, sur un petit bateau. L'idée pour moi est de comprendre le fonctionnement d'un
voilier, de ressentir les effets des réglages, de la répartition du poids. Ce n'est pas des vacances, on veut performer»_, assure le traileur. La condition physique et la résistance au
manque de sommeil de Blanchard sont des atouts indéniables, selon Colman, qui estime d'ores et déjà que _«seules ses connaissances techniques sont à étoffer»_ d'ici le départ. _«Je
vais lui préparer un petit manuel, l'Imoca pour les Nuls... Il va avoir du boulot cet été»_, rigole-t-il sans véritablement s'inquiéter. > C’est la pire souffrance que j’ai pu
avoir de toutes mes > aventures > Mathieu Blanchard Mi-juillet, au retour de son objectif sportif de l'année, la Hardrock 100 aux États-Unis, Blanchard devra avaler 1.000 milles
nautiques (1.850 km) à bord du MS Amlin pour être autorisé à prendre le départ de la Transat Café L'Or. _«Ce sera aussi un saut dans l'inconnu physiologique»_, relève-t-il. _«Accro
à la souffrance»_, il a rarement passé plus de quinze jours sans soumettre son bas du corps à l'effort de la course à pied. Les marins, eux, terminent souvent leur navigation au long
cours avec des pertes musculaires dans les jambes, car les manœuvres à bord sollicitent surtout les bras, le dos et les déplacements sont rares dans les espaces confinés du navire. Il y a
aussi le mal de mer, dont le coureur expérimenté est encore victime parfois. _«C'est la pire souffrance que j'ai pu avoir de toutes mes aventures, pire que le froid, la douleur
physique. Tu perds toutes tes forces, comme une grippe»_, affirme Blanchard. Une fois à Fort-de-France, après deux à trois semaines en mer, les rôles s'inverseront pour les deux hommes.
Pour «se venger», le traileur a inscrit le marin à l'une des courses moyenne distance de la TransMartinique. Ils ont déjà commencé à courir ensemble. Blanchard, lui, sera au départ des
160 km début décembre, des idées plein la tête:_ «Si ça se passe bien, le rêve plus tard serait de vivre sur un catamaran et de faire des courses autour du monde au gré des navigations»_.