Viola frey | musée d'art moderne de paris

Viola frey | musée d'art moderne de paris


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Son travail  explore les questions de genre, d’iconographie, en lien avec l’histoire culturelle et l’histoire de l’art. Aux côtés de Peter Voulkos et de Robert Arneson dans les années 50 et


60, Frey a contribué à redéfinir les conventions de la sculpture d’un coté mais aussi de la céramique de l’autre, qu’elle a transformé en un médium artistique libéré des contraintes de


l’artisanat et du fonctionnel, marqué par le style de la peinture expressionniste abstraite ainsi que par le pop art. Elle fut instrumentale dans le groupe qui devait se faire reconnaitre


sous le nom de Funk art californien. Parallèlement à ses sculptures figuratives, colorées et humanistes, où les femmes sont souvent debout et volontaires alors que les hommes, cravatés, sont


assis et plus contraints, elle réalise des pièces relevant de l'assemblage, inspiré par les objets hétéroclites qu'elle collectionne avidement sur les marchés aux puces.


L'artiste fut marquée par les écrits de Claude Levi Strauss sur le bricolage. Reconnue internationalement, elle fut invitée en résidence à la manufacture de Sèvres en 1986 avec Betty


Woodman et Adrian Saxe. En 1990, elle fut présentée dans l'exposition « La Céramique contemporaine » aux États-Unis au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Dans _Self portrait_,


une pièce de 1974 proposée en donation par la fondation, l’artiste se représente en tablier de travail, frontale et massive, avec un pot posé à ses pieds. Cet autoportrait contraste avec les


représentations traditionnelles réalisées par des artistes surtout masculins, mettant en scène des corps féminins de manière objectivée et fantasmée associés avec l’idée de vase, d’amphores


ou de contenant, comme le fameux tableau de Greuze, intitulé de manière suggestive "La cruche percée" et conservé au Louvre. Ici, Viola Frey se représente elle-même, sans


fioriture, et aux antipodes d’une féminisation mièvre, avec une fierté et une affirmation à la hauteur de son émancipation. Cette sculpture serait intéressante en résonnance avec des


artistes comme Mason ou Tal Coat, mais aussi dans le cadre d’un accrochage d’autoportraits, notamment féminins (de Marie Blanchard, Suzanne Valadon, Claude Cahun…) Des œuvres de Viola Frey


sont conservées notamment dans les principales collections américaines : du Los Angeles County Museum of Art, the Smithsonian American Art Museum à Washington, D.C., et du  Metropolitan


Museum of Art ) New York, du Musée Hertogenbosch aux Pays Bas et à la Cité de la Céramique à Sèvres. VIOLA FREY (1933-2004) _Self Portrait_, 1974 Céramique émaillée en 3 parties assemblées


153 x 63,5 x 53,3 cm