
« dérive islamo-gauchiste » : wauquiez imite trump et coupe les subventions à la fac de lyon 2!
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:

Ce mercredi 7 mai, Laurent Wauquiez, chef du groupe Les républicains à l’Assemblée nationale, a annoncé sur C News « supprimer toutes les aides de la région à cette université tant que la
lumière ne sera pas faite », pointant des « dérives islamo-gauchistes ». Alors qu’il n’est plus président de la région, Wauquiez s’est accordé avec son bras droit Fabrice Pannekoucke pour
acter ce sauf répressif contre l’université. En annonçant une « mission d’inspection indépendante » pour enquêter sur « l’islamo-gauchisme » à Lyon 2, Wauquiez, conseiller spécial auprès du
président de la région, veut traquer les propos et agissement opposés à ses idées réactionnaires. Cette décision apparait comme le point d’orgue de semaines de polémiques impulsées par la
droite et l’UNI, syndicat étudiant d’extrême droite. Le 1er avril, un cours de Fabrice Balanche professeur à Lyon 2 et conseil municipal LR à Caluire-et-Cuire dans la banlieue de Lyon est
chahuté par des étudiants mobilisés par la Palestine, qui critiquent notamment ses positions pro-israéliennes. Le professeur instrumentalise immédiatement l’événement, l’associe à une soirée
de rupture du jeune organisée quelques jours auparavant. Alors que l’université est bloquée la même semaine en soutien à une occupation étudiante réprimée, le professeur évoque le « premier
blocage islamiste en France ». Depuis, il multiplie les prises de paroles politiques et demande la démission de la Présidence de Lyon 2, coupable à ses yeux de ne pas l’avoir suffisamment
soutenu alors qu’il a immédiatement disposé de la protection fonctionnelle Ses « camarades » de LR profitent alors de la séquence pour mener une vaste campagne contre l’université Lyon 2,
connue pour son importante tradition de mobilisation étudiante et pour abriter des travaux de recherche sur le racisme et les études postcoloniales. Jérémie Bréaud, maire LR de Bron, la
commune où est situé le principal campus de la fac de Lyon réclame à son tour la démission de la présidente de l’université et évoque de « l’entrisme » au sein de l’établissement, ciblant la
venue de la militante palestinienne Maryam Abu Daqqa en octobre 2023 ainsi que l’organisation d’une conférence au sujet des « crimes de guerre et du génocide » à Gaza. L’édile LR appelle
dans ce cadre à revoir l’autonomie des universités pour davantage contrôler l’enseignement supérieur. Une pression de la droite locale et de l’UNI qui pousse à la démission un vice-président
de l’université en début de semaine. Si à la place du « wokisme » ils évoquent le terme raciste et complotiste d’ « islamo-gauchisme », la méthode de Wauquiez et de ses proches n’est pas
sans rappeler celle de Donald Trump outre-Atlantique à Columbia ou Harvard : couper les subventions publiques à une université et faire pression sur son mode de gouvernance pour censurer des
recherches et mettre aux pas les étudiants mobilisés, notamment pour la Palestine. Une « politique » justifiée par la gestion prétendument trop permissive des universités, quand bien même
les directions ont largement réprimé les mobilisations pro-palestiniennes sous Biden. Le son de cloche est identique à Lyon 2 où l’équipe présidentielle visée par LR s’est pourtant fait
remarquer en appelant régulièrement les forces de polices à intervenir contre les étudiants mobilisés pour la Palestine ou l’inscription d’étudiants sans facs. Dans ce contexte, l’offensive
répressive de Wauquiez est particulièrement grave, et montre que la droite traditionnelle risque de s’inspirer des méthodes trumpistes pour mettre au pas le mouvement étudiant. Elle
s’inscrit dans la continuité d’attaques acharnées contre la dénonciation du génocide à Gaza dans les universités, alors qu’une loi visant à criminaliser davantage les mobilisations et à
amalgamer le soutien à la Palestine à de l’antisémitisme est en train d’être discutée. Face à ces offensives, le mouvement étudiant doit régir et montrer que la jeunesse soutient largement
la cause palestinienne malgré la répression.