Niedner: coaticook à la rescousse du continent

Niedner: coaticook à la rescousse du continent


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Depuis maintenant plus de 100 ans, l’entreprise Niedner (prononcer Naille-dner, le r en anglais) confectionne des corps de boyaux tissés d’une multitude de longueurs, de diamètres et


possédant différentes propriétés. Pour les services de protection contre les incendies partout sur le continent, le nom de l’entreprise coaticookoise est reconnu, autant en milieu urbain que


forestier. «On aide pour les feux de forêt qui sont de plus en plus fréquents, indique Alexandre Gaudet, directeur d’usine et directeur général par intérim. On est loin, mais on se sent


proches, parce qu’on sait qu’on a un impact et qu’on aide la population locale. Ça donne du sens à ce qu’on fait.» Poussée par son centre de recherche et développement, Niedner a diversifié


ses activités au fil des ans. L’entreprise offre maintenant une large gamme de produits destinés à une variété de domaines, des réseaux d’aqueduc aux forages miniers en passant par les


canons à neige ou le milieu agricole. Propriété jusqu’en décembre dernier de Sanexen, une entreprise spécialisée en conduites d’eau, Niedner est d’ailleurs passée aux mains de FER-PAL, une


société torontoise de réhabilitation d’aqueduc. Les boyaux de grand calibre tissés dans l’usine de Coaticook sont utilisés pour la réhabilitation d’aqueduc puisqu’ils peuvent être insérés à


l’intérieur des conduits existants. «Ça évite de devoir ouvrir la rue», indique M. Gaudet. PROJETS ET MARCHÉS Fondée en 1895 à Malden au Massachusetts, sous le nom de Charles Niedner and


Sons, l’entreprise a déménagé à Coaticook en 1914, d’abord au centre-ville, puis dans le parc industriel dès 1997. Elle s’est permise un agrandissement majeur en 2017. Niedner, aujourd’hui,


a le vent dans les voiles, se réjouit Alexandre Gaudet. «On est en pleine expansion. On a des projets d’environ 8 millions et demi de dollars pour les deux prochaines années. On parle


d’acquisition de machinerie, entre autres, on va acheter des métiers à tisser pour pouvoir bâtir une redondance de nos équipements.» Par redondance, Alexandre Gaudet signifie avoir plusieurs


fois les mêmes machines, soit pour produire davantage, soit pour assurer une continuité en cas de bris. Les propriétaires de l’entreprise souhaitant élargir leur empreinte aux États-Unis,


Niedner doit suivre le rythme. «On va agrandir par l’intérieur, ça va être un énorme défi», ajoute Alexandre Gaudet. Niedner vend déjà 99 % de ses produits en Amérique. S’il y a peu de


concurrence sur le continent, l’Asie tente de prendre des parts de marché, explique le directeur général. «Il y a quelques usines du genre aux États-Unis, un seul compétiteur au Canada. La


grosse concurrence vient surtout de la Chine, les entreprises sont très proactives. L’acquisition de nouvelles machines, c’est notamment pour être plus compétitif.» Et l’aspect de la


redondance de la machinerie prend tout son sens «parce que si on a des bris, ça a un impact direct sur nos propriétaires». EMPLOYÉS FIDÈLES Niedner compte une centaine d’employés, dont 80 à


la production et une vingtaine à l’administration. Reconnue pour ses conditions de travail favorables, l’entreprise compte de nombreux employés fidèles, dont trois qui y travaillent depuis


plus de quarante ans. Salaires compétitifs, espace de travail à température constante, faible niveau de bruit sauf dans la salle des métiers à tisser, ce sont toutes des conditions


favorables pour la rétention de la main-d’œuvre, croit Alexandre Gaudet. Malgré les conditions de travail avantageuses et le personnel fidèle, l’entreprise a besoin de main-d’œuvre et a


recours aux travailleurs étrangers dans une faible proportion. «On a fait un voyage de recrutement en Tunisie et on a engagé quatre personnes. Il y en a cinq de plus qui sont arrivées en


janvier.» Avec l’application des tarifs douaniers, toutefois, d’autres secteurs manufacturiers ont dû réduire leurs activités, ce qui a permis à Niedner de compléter son équipe de


production. La fidélité des employés est essentielle pour le bon déroulement des opérations, explique Alexandre Gaudet, puisqu’il n’existe pas de formation générale pour la majorité des


tâches nécessaires en production. «On a des électromécaniciens qui sont plus spécialisés, mais sinon on forme 90 % à 95 % de la main-d’œuvre sur place. Une formation typique est un jumelage


de 5 à 7 semaines. Nos employés sont précieux. On ne veut pas les perdre.» Dans l’usine, 90 % des employés proviennent de la MRC de Coaticook. Au sein de l’administration, cette proportion


est d’environ 50 %, alors que la seconde moitié provient de Sherbrooke et Magog. Alexandre Gaudet, pour sa part, est arrivé chez Niedner en 2023. «Je suis un ancien sous-traitant. J’ai connu


Niedner pendant plusieurs années et j’ai eu l’occasion de me joindre à l’équipe il y a deux ans. J’ai été propulsé de l’ingénierie à la direction générale en deux ans à peine.» «Je suis


encore un ingénieur dans l’âme, on continue nos recherches pour trouver un directeur général, mais j’apprécie ce que je fais, c’est un très beau défi aussi bien technique qu’en relations


humaines.»